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Jeune fille, perdue entre 1993 et 2010

18 juillet 2010

Qui est - elle ? Pourquoi ce blog ?

A la premiere question, je ne répondrais qu'à moitié. Vous ne trouverez ici ni mon nom, ni mon prénom ou encore quelque information que ce soit qui puisse permettre aux (probables) lecteurs qui me liront de m'identifier. Je n'en ai pas encore envie. Seulement : 

Je suis née en avril 1993, dans une famille aimante et soudée. Un énorme bébé, si bien que tous,médecins, infirmiers, se tassaient autour de mon landeau pour voir le phénomène. Déjà à la naissance, je faisais parler de moi. S'en suit une enfance relativement heureuse dont je n'ai pas à me plaindre, bien que martelée de déménagements tantôt voulus, tantôt forcés. Pour tout vous avouer, je n'en ai pas tant de souvenirs que ça.

Puis, au beau milieu de mon adolescence, problème: Maman en dépression nerveuse, que pendant un nombre d'années incalculables (pour moi), je ne voyais que dans tel ou tel hôpital psychiatrique à tel ou tel endroit de la France et qui lorsqu'on lui octroyait quelques jours de "permission" n'était de toute façon plus la même. Je survolerai les tentatives de suicide, les insultes, les coups entre elle et mon père, non pas que cela ai peu d'importance seulement je ne veux pas qu'on ne retienne que ça de cette période. Perdue entre un père trop préoccupé par la maladie de cette femme qu'il a aimé toute sa vie, une mère qui n'en était pas une, une grande soeur qui fuyait tout ça en sortant inlassablement "voir des amis" et un petit frère trop jeune pour comprendre toute cette tourmente, j'ai cru être assez forte pour mener Ma vie seule, comme je le voulais.

J'ai fais du mal à beaucoup de garçons, fumé et bu beaucoup trop tôt mais pour moi c'était Ma vie et je ne comprenais pas le regard ou le discours surpris de proches ou d'amis. Parce que des amis, j'en ai eu et des vrais. Que j'ai laissé tomber pour d'autres, vrais aussi mais qui m'ont poussé vers des choses qui sûrement, n'étaient pas de mon âge.

Le shit. Le shit a fait partie de ma vie pendant l'équivalent de 2 ans, chaque jour, dès que j'en avais l'occasion, jusqu'à 10 par jour parfois. J'avais trouvé la potion magique, je me sentais mieux et me foutais de tout à part de comment je me procurerai ma barette, qui ne durerait pas plus de 2 jours. Il faisait partie de moi désormais, il était mon compagnon, mon allié, malgré ma "popularité" je ne parvenais vraiment à faire confiance qu'à une personne: Moi même. 

Puis j'ai trouvé l' Amour, après une ( et d'autres ) défaite amoureuse qui m'avait dégoûté de l' homme de l'amour des  baisers de toutes ces choses qui me paraissaient alors si fausses et si éphémères. Ce garçon est encore à mes côtés aujourd'hui. Mais il avait un défaut, bien qu'il n'en était (pas encore) arrivé au même point que moi, : le Shit, toujours. Au fil des mois je l'ai enfoncé dans l'état d'esprit dans lequel j'étais et je le voulais pour moi toute seule. Non seulement j'ai fais monter en flèche sa consommation mais je l'ai aussi éloigné de tous ceux dont il était proches depuis des années et des années. Un jour, il s'est fait embarqué par la police pour possession de substances illicites, ce jour là j'ai regardé cette putain de voiture s' éloigner, une fois seule j'ai pleuré j'ai tremblé, puis j'ai roulé. Finalement, il en ressort avec un rappel à la loi et coup de chance tout fut effacé en février de l'année dernière, il devenait majeur.

A la même période, je suis tombée enceinte de lui. Le jour de nos 9 mois, alors que l'on commençait à avoir des doutes nous achetons un test de grossesse dans une pharmacie d'un grand centre commercial. Un quart d'heure plus tard je ressors des wc de ce même centre commercial, blanche comme un linge. Un truc vivait en moi , un truc grandissait en moi. Un truc qui pourrait devenir quelqun, mais ne le deviendrait finalement jamais. Entre les joints que nous nous enquillions et les visites à l'hôpital, j'ai finalement avorté, au début du mois de février. Personne n'était au courant, à part quelques personnes dont nous savions qu'ils garderaient le silence, et Nous.

Puis de fil en aiguille , un mois ou deux après, mes parents l'ont appris. Mes pauvres parents, j'ai eu l'impression de leur donner un coup de vieux monumental et je ne m'en voudrais jamais assez. Le père de ma mère, dont j'étais particulièrement proche était atteint d'une tumeur au cerveau. On le savait depuis peu, il est décédé à la fin de l'année et aujourd'hui encore je n'arrive pas réellement à faire mon deuil. Oh, et quant à ma mère elle etait deja redevenue Ma Maman,celle qu'elle avait toujours été, et ce depuis un bon bout de temps déjà.

Puis, il y a un moment, mes parents ont (c'était pas trop tôt) découvert cette relation quotidienne avec le cannabis, mais aussi le jeu auquel je jouais avec celui que j'aimais. Analyses de pisse, enfin une discussion avec ce garçon qu'ils ne connaissaient toujours pas alors que je suis avec lui depuis maintenant un an et des mois. 

A l'heure où je vous parle cela fais quelques temps que je n'ai pas retouché à un joint, à l'heure où je vous parle j'ai compris que ça ne pouvait pas être un moyen de fuite que cela devait rester un moyen de plaisir. J'y retoucherai, lorsque je saurai à 100% que je suis bien dans l'état d'esprit que je suis en train de vous décrire. 

Bien sûr je ne suis pas devenue une autre, bien sûr je ne suis pas rentrée dans le rang. Ce serait mal me connaître. Il y a d'autres moyens de "s'amuser" de "s'éclater la gueule" que le shit. Valium et autres médocs, dont une fois par intraveineuse, DXM, alcool ... Mais je ne prends pas tout ça comme je fumais un joint avant, par besoin. Je prends tout ça parce que maintenant que je n'ai plus le cerveau fâné par le THC et opiacés j'ai soif de découvertes, de nouvellessensations, de nouvelles rencontres, de tout. 

 

Oui voilà, je finirai ce premier article par : je suis désormais relativement heureuse, plus amoureuseque jamais et j'ai soif, de Tout. 

Ah, et par une réponse à la deuxième question du titre : ce blog, je l'écris parce que si je peux aider des gens qui ont une situation à peu près similaire à la mienne tant mieux, puis pour une raison plus égoiste: pour avoir , par écrit , mes souvenirs mon vécu et mes sentiments. J'aime écrire.

 

 A la prochaine

 

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